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samedi 11 juin 2011

LA MALEDICTION DES FOURMIS

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Il y a les jours qui sont comme tous les jours ordinaires et les jours qui, eux, ne sont pas tout à fait comme les autres. Ces derniers ont pour  particularité de signaler leur différence dès le saut du lit ; ce sont ceux la où par exemple je me cogne à tous les coins de meubles, où les poignées de portes veulent absolument me retenir par la manche, où la portière de ma voiture devient tout à coup vicieuse et les objets que je touche préfèrent tenter le saut périlleux jusqu’au sol, quitte à se fracasser à l’atterrissage, plutôt que de me laisser les prendre. Allez savoir ?                                                                                                          Il y aussi les jours où je prends la route au volant de ma voiture pour me retrouver être seule à vouloir dépasser le 60 ou, au contraire, les jours où tous les chauffards se sont donné le mot pour sortir à la même heure que moi, sur le même trajet que moi. Bref, il y a décidément des journées à thème comme celle d’aujourd’hui que je pourrais tout aussi bien baptiser « Journée Insectes ».


Tout a commencé alors que je traversais notre garage et que je faillis marcher sur un énorme rhinocéros qui était venu finir sa vie d’insecte (qu’alliez vous imaginer ?) juste devant ma  coccinelle VW noire. En anglais, le rhinocéros et ma coccinelle sont tous deux des « black Beetle ». A croire que le malheureux insecte etait mort de désespoir devant une demoiselle sortie de Jurassic Park ou de chez les Transformers. Je l’ai donc pris pour le poser à l’abri des fourmis.
"un énorme rhinocéros"


Alors que je retournais vers la porte de la buanderie, j’évitais à peine de marcher sur un insecte feuille, justement en train de se faire dévorer vivant par les fourmis. Même s’il m’arrive souvent d’en sauver en les ignorant, je hais pourtant  la cruauté de ces bébêtes ! J’ai donc ramassé le pauvre martyr en le prenant délicatement par ses ailes qui étaient fermées et réunies par-dessus son corps. Il n’y avait bien sûr rien à faire pour sauver mon protégé, mais je voulais tout de même lui offrir une mort moins horrible que de le laisser se faire dévorer vivant. J’ai pensé un instant le jeter dans les flots de la rivière, ainsi que je l’avais fait pour une chauve-souris qui s’était brisé une aile en heurtant une pale de ventilateur (erreur de radar !); les fourmis rouges l’avaient repérée en quelques secondes seulement. Mais cette fois ci, je manquais de courage ; alors je déposais mon insecte feuille sur une grande feuille végétale bien au dessus du sol et je rentrais dans la maison.
"un insecte feuille"


Quelques minutes plus tard, alors que la machine à laver avait terminé son cycle, je sortais par la même porte de la buanderie pour aller étendre le linge et j’évitais in-extremis, un serpent enroulé au pied de la marche. Je vérifiais, le reptile était bizarrement tordu et inerte. Il était mort ; sans doute l’un des chiens ; je devrais observer si l’un d’eux souffrait des symptômes d’empoisonnement ; j’ai malheureusement perdu un cocker qui avait empêché un cobra de pénétrer dans la cuisine (a une autre adresse). En Malaisie il n’y a pas de vaccin anti-venin pour sauver les chiens qui se sacrifient pour leur maitresse.                            Armée d’une longue pince, je retournais le serpent aux écailles noires et bleutées. Les deux cotés du corps (une quarantaine de centimètres) étaient décorés de taches oranges alternées sur toute sa longueur jusqu’au dessus des yeux. Je ne sais pas s’il était venimeux mais il était ravissant, digne d’inspirer un maitre joailler. Je décidais de disposer du corps en le jetant dans les buissons derrière la clôture. En passant juste à coté de l’insecte feuille, je remarquais qu’il avait enfin rendu sa petite âme, sans avoir été dévoré. Je l’avoue, j’étais fière d’avoir pu le soulager.
"le reptile était bizarrement tordu et inerte"


"il était ravissant, digne d’inspirer un maitre joailler"
 L’étendage terminé, je retournais à nouveau à l’intérieur de la maison. Perdue dans mes pensées sur ces morts en série, je traversais le salon et trouvais encore une autre victime étalée, ses ailes couleurs d’ambre grandes ouvertes sur le tissus blanc satiné de mon sofa : il s’agissait d’une libellule géante comme on en trouve ici. Je me tournais vers Caramel, mon caniche nain ; j’avais besoin de son avis ; il avait l’air tout aussi intrigué que moi. « Veux-tu y mettre la truffe ? » Non, ca ne lui disait rien ; j’y ai donc mis les doigts et c’est alors que la libellule s’est réveillée en sursaut et nous a faussé compagnie ; fin de malédiction ? 
"ses ailes couleurs d’ambre grandes ouvertes sur le tissus blanc satiné de mon sofa"

Une sonnerie familière me rappelait  au monde ordinaire ; je me précipitais vers le guéridon près de la fenêtre et reconnaissait à peine mon téléphone et le carnet d’adresses a sa droite: ils grouillaient de grosses fourmis rouges. Plus de doute, j’étais tombée victime de la malédiction des fourmis ! Heureusement je trouvais l’arme infaillible à portée de main ; en quelques jets bien précis, je décimais quelques centaines de ces ignobles carnivores assurant ainsi la vengeance de la chauve-souris et de l’insecte feuille. Il ne me restait plus qu’a nettoyer avant de décrocher. 


J’aurais voulu trouver des mots originaux pour terminer le récit d’une journée certes peu ordinaire, même pour Bornéo mais il me faut conclure en vitesse si je ne veux pas succomber à l’attaque aéroportée d’un bombardier noir. Ciao !

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1 commentaire:

  1. J'adore ta façon t'écrire : je me suis retrouvée l'espace de quelques instants; chez toi, j'ai pu visualiser le garage, la buanderie, le sofa, comme si j'y étais ; j'ai senti les odeurs et respiré le silence de ta maison, perturbée uniquement par le murmure de la rivières et les cris de quelques oiseaux inconnus.
    J'aimerai claquer des doigts et me retrouver sur ta terrasse, un café à la main et ma copine à côté qui me raconte les derniers évènements survenus dans sa maison...L'attaque des fourmies rouges, par exemple !!
    plein de bisous
    Elsa

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