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jeudi 16 juin 2011

MAITRES EN CAMOUFLAGE

Mon Histoire En Ebook
Mon profil d'auteur.


Je ne peux m’empêcher de me laisser captiver par l’univers des insectes. Ne serait-ce que le simple fait d’observer ces créatures fascinantes et j’ai l’impression de vivre une véritable aventure sans même avoir à quitter l’enceinte de mon jardin ( http://untoitaborneo.blogspot.com/2011/06/journee-theme.html).                                  
A peine ce matin je me préparais à m’installer sur la terrasse pour travailler sur mon lap-top et je déplaçais l’un des fauteuils en rotin de façon à profiter au maximum de l’effet du ventilateur au plafond.               
Je suis loin d’être la seule ici à apprécier le confort de notre salon al fresco. Il y a bien sûr ma famille et nos amis que  nous aimons recevoir mais aussi un certain nombre de visiteurs « clandestins » qui s’introduisent en profitant de la nuit : des grenouilles qui se cachent sous les coussins et se retrouvent en cohabitation concurrente avec quelques abominables cicaks ( http://untoitaborneo.blogspot.com/2011/02/partie-borneo-v-home-kuching.html), sans parler des oiseaux nocturnes qui ne manquent jamais de laisser leur parafe sur les dossiers des fauteuils sans jamais pour autant se laisser même apercevoir par l’œil curieux d’une femelle de race humaine.
Avec tous ces visiteurs décidément sans gène, il ne me reste qu’une seule ressource afin de protéger les coussins et c’est de les recouvrir de sarongs imprimés de motifs traditionnels dans l’art du tissage et, plus récemment, du batik des tribus du Sarawak à Bornéo. Une palette riche de tons verts projette, semble-t-il hors du tissu les motifs restes blancs. Ce fond de toile décliné du vert le plus clair au plus foncé me rappelle les ombres changeantes des arbres qui bordent notre Sungai*ou de ceux qui dominent la propriété et veillent sur nous depuis les flancs de la colline.             Parmi les ombres sur batik, je jurerais que certaines reflètent la pelouse au delà du plancher en bois de fer ou qu’elles reproduisent la gaieté contagieuse des rizières alentours.                                                                                         Dans ce jeu d’associations entre les couleurs de mes sarongs et le paysage végétal qui m’entoure je ne dois pourtant pas être bien loin de la vérité. Le batik blanc sur fond vert du Sarawak a des admirateurs ; il s’agit d’une famille de papilionacés maitres en camouflages dont j’ai pourtant réussi plusieurs fois à débusquer des membres parmi les motifs peints à l’encre et qui m’incitent à me poser la question suivante : qui donc, de l’artiste peintre en batik ou de l’insecte à copié l’autre ? Suis-je bête ! La Nature est un mystère.
2010
2011

*Sungai: Riviere 


Lisez mon histoire "PARTIE A BORNEO" en version ebook.

samedi 11 juin 2011

LA MALEDICTION DES FOURMIS

Mon profil d'auteur.


Il y a les jours qui sont comme tous les jours ordinaires et les jours qui, eux, ne sont pas tout à fait comme les autres. Ces derniers ont pour  particularité de signaler leur différence dès le saut du lit ; ce sont ceux la où par exemple je me cogne à tous les coins de meubles, où les poignées de portes veulent absolument me retenir par la manche, où la portière de ma voiture devient tout à coup vicieuse et les objets que je touche préfèrent tenter le saut périlleux jusqu’au sol, quitte à se fracasser à l’atterrissage, plutôt que de me laisser les prendre. Allez savoir ?                                                                                                          Il y aussi les jours où je prends la route au volant de ma voiture pour me retrouver être seule à vouloir dépasser le 60 ou, au contraire, les jours où tous les chauffards se sont donné le mot pour sortir à la même heure que moi, sur le même trajet que moi. Bref, il y a décidément des journées à thème comme celle d’aujourd’hui que je pourrais tout aussi bien baptiser « Journée Insectes ».


Tout a commencé alors que je traversais notre garage et que je faillis marcher sur un énorme rhinocéros qui était venu finir sa vie d’insecte (qu’alliez vous imaginer ?) juste devant ma  coccinelle VW noire. En anglais, le rhinocéros et ma coccinelle sont tous deux des « black Beetle ». A croire que le malheureux insecte etait mort de désespoir devant une demoiselle sortie de Jurassic Park ou de chez les Transformers. Je l’ai donc pris pour le poser à l’abri des fourmis.
"un énorme rhinocéros"


Alors que je retournais vers la porte de la buanderie, j’évitais à peine de marcher sur un insecte feuille, justement en train de se faire dévorer vivant par les fourmis. Même s’il m’arrive souvent d’en sauver en les ignorant, je hais pourtant  la cruauté de ces bébêtes ! J’ai donc ramassé le pauvre martyr en le prenant délicatement par ses ailes qui étaient fermées et réunies par-dessus son corps. Il n’y avait bien sûr rien à faire pour sauver mon protégé, mais je voulais tout de même lui offrir une mort moins horrible que de le laisser se faire dévorer vivant. J’ai pensé un instant le jeter dans les flots de la rivière, ainsi que je l’avais fait pour une chauve-souris qui s’était brisé une aile en heurtant une pale de ventilateur (erreur de radar !); les fourmis rouges l’avaient repérée en quelques secondes seulement. Mais cette fois ci, je manquais de courage ; alors je déposais mon insecte feuille sur une grande feuille végétale bien au dessus du sol et je rentrais dans la maison.
"un insecte feuille"


Quelques minutes plus tard, alors que la machine à laver avait terminé son cycle, je sortais par la même porte de la buanderie pour aller étendre le linge et j’évitais in-extremis, un serpent enroulé au pied de la marche. Je vérifiais, le reptile était bizarrement tordu et inerte. Il était mort ; sans doute l’un des chiens ; je devrais observer si l’un d’eux souffrait des symptômes d’empoisonnement ; j’ai malheureusement perdu un cocker qui avait empêché un cobra de pénétrer dans la cuisine (a une autre adresse). En Malaisie il n’y a pas de vaccin anti-venin pour sauver les chiens qui se sacrifient pour leur maitresse.                            Armée d’une longue pince, je retournais le serpent aux écailles noires et bleutées. Les deux cotés du corps (une quarantaine de centimètres) étaient décorés de taches oranges alternées sur toute sa longueur jusqu’au dessus des yeux. Je ne sais pas s’il était venimeux mais il était ravissant, digne d’inspirer un maitre joailler. Je décidais de disposer du corps en le jetant dans les buissons derrière la clôture. En passant juste à coté de l’insecte feuille, je remarquais qu’il avait enfin rendu sa petite âme, sans avoir été dévoré. Je l’avoue, j’étais fière d’avoir pu le soulager.
"le reptile était bizarrement tordu et inerte"


"il était ravissant, digne d’inspirer un maitre joailler"
 L’étendage terminé, je retournais à nouveau à l’intérieur de la maison. Perdue dans mes pensées sur ces morts en série, je traversais le salon et trouvais encore une autre victime étalée, ses ailes couleurs d’ambre grandes ouvertes sur le tissus blanc satiné de mon sofa : il s’agissait d’une libellule géante comme on en trouve ici. Je me tournais vers Caramel, mon caniche nain ; j’avais besoin de son avis ; il avait l’air tout aussi intrigué que moi. « Veux-tu y mettre la truffe ? » Non, ca ne lui disait rien ; j’y ai donc mis les doigts et c’est alors que la libellule s’est réveillée en sursaut et nous a faussé compagnie ; fin de malédiction ? 
"ses ailes couleurs d’ambre grandes ouvertes sur le tissus blanc satiné de mon sofa"

Une sonnerie familière me rappelait  au monde ordinaire ; je me précipitais vers le guéridon près de la fenêtre et reconnaissait à peine mon téléphone et le carnet d’adresses a sa droite: ils grouillaient de grosses fourmis rouges. Plus de doute, j’étais tombée victime de la malédiction des fourmis ! Heureusement je trouvais l’arme infaillible à portée de main ; en quelques jets bien précis, je décimais quelques centaines de ces ignobles carnivores assurant ainsi la vengeance de la chauve-souris et de l’insecte feuille. Il ne me restait plus qu’a nettoyer avant de décrocher. 


J’aurais voulu trouver des mots originaux pour terminer le récit d’une journée certes peu ordinaire, même pour Bornéo mais il me faut conclure en vitesse si je ne veux pas succomber à l’attaque aéroportée d’un bombardier noir. Ciao !

Lisez mon histoire "PARTIE A BORNEO" en version ebook!