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lundi 13 décembre 2010

PARTIE A BORNEO : PART II -7 – LE VOYAGE – Hong-Kong

Hong-Kong : un rêve réalisé 
 
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J’ai toujours eu dans ma tête des images de cartes postales de Hong Kong : depuis le haut d’une colline la vue sur la baie et le port où flottent des centaines ou peut être même des milliers d’embarcations et bien sûr la jonque de carte postale. Le sommet de la colline c’est Victoria Peak. On y accède, surtout les touristes par un funiculaire qui progresse quasi-verticalement d’une station à l’autre. Il y a aussi une route d’accès sinueuse qui dessert les propriétés de millionnaires dans un pays où la population vit dans des tours, compactée dans de petits appartements dont les fenêtres et les portes sont doublées de grilles cadencées. En haut on croise les Rolls et les Bentley, en bas on s’écrase dans les double deckers, les bus anglais à étage, ou encore dans le métro. Nous avions pris le funiculaire pour monter voir de visu la scène classique de tant de films de cinéma. Quelle aventure ! Par quel jeu de la vie m’étais-je retrouvée à Hong Kong, en haut de la colline, avec un mari chinois ? (...)

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"PARTIE A BORNEO"
 

mercredi 8 décembre 2010

PARTIE A BORNEO : PART II,6 – LE VOYAGE - Taiwan

Taiwan : l’autre Chine


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L’escale de Kaohsiung avait été prévue pour durer un jour et une nuit. Swee Ann avait eu permission de s’absenter à terre et nous avions commandé un taxi pour Taipei, la capitale de la République de Chine qui regroupe l’ile principale de Taiwan et plusieurs ilets; Taiwan est séparée de la grande Chine par le détroit de Formose.

La route qui menait à Taipei traversait un paysage de basses Alpes; hors mis les arbres de la forêt, il n’y avait pas grand-chose à voir. En contraste les grandes avenues de la capitale offraient une impression d’espace. Il y avait peu de véhicules mais le code avait l’air tout à fait différent de celui auquel j’étais habituée; même à l’intérieur du taxi, je n’étais pas du tout rassurée.
Nous ne connaissions rien du pays et la ville manquait d’intérêt;  sans prospectus touristique nous avions eu un mal fou à poser des questions à notre chauffeur qui parlait soit le mandarin ou un hokkien (le vrai) qui avait peu en commun avec celui de Swee Ann (le hokkien après deux cent ans d’évolution au Sarawak).
Nous nous étions enfin retrouvés au musée de Tchiang Kaï Chek  l’ancien président de la Chine qui en 1949 avait été forcé par les communistes à s’exiler avec son gouvernement nationaliste. Tchiang Kaï Chek alias Jiang Jieshi était mort en 1975 mais il est resté le héro indiscutable de dix huit million de Taïwanais et l’inspiration pour leur réussite nationale, leur « miracle économique ».
Dans un pays où les encyclopédies en langues anglaise imprimées localement comptent plusieurs pages totalement blanches dans la rubrique « Chine » après 1949, nous avions été surpris de voir la Chine communiste reconnue d’une certaine façon au « temple » du héro nationaliste. Le musée avait une mission de propagande pro-nationaliste et anti-communiste. Les photos étaient là pour le prouver : Taiwan  progresse avec la science (photo d’appareils hospitaliers « High Tech » tandis qu’en Chine communiste les bouchers sont sans doute mieux équipés que les chirurgiens (photo d’une salle d’opération immonde). Nous avions compris.(...)

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Le "Hollywood taïwanais, une cité ancienne toute en toc"



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mardi 30 novembre 2010

PARTIE A BORNEO : PART II-5, LE VOYAGE - Singapour

·      Singapour : retour vers le futur     

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·       
           Jusque là les traversées avaient été courtes et nous recevions les programmes de télé des pays dont nous suivions la côte. Au large de l’Afrique ce fut le silence pendant trois jours avec le sentiment désarmant d’être absolument seuls sur la planète et sur la no man’s sea. Les ondes brouillées du Sri Lanka sont finalement apparues sur le petit écran du carré des officiers ; Colombo ne figurait pas sur notre itinéraire mais en découvrant les images télévisées j’avais l’impression de visiter un nouveau pays.

·        Quatorze jours de mer nous avaient rendus jusqu'à Singapour, la république du Merlion, créature mythique mi lion et mi poisson qui est devenu le symbole et la mascotte de l’Etat ilien qui se trouve tout au bout de la péninsule malaise, deux jours de mer au nord de Bornéo. (...)

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"Au bout de trois ans il en était ressorti la boule à zéro"

"A Jakarta où il s’était retrouvé dans un collège paramilitaire où la formation style commando était aussi importante que l’enseignement académique."


"les chaussures luisantes et prêt à embarquer, diplôme en main, pour faire ses preuves de cadet sur les navires"


"le Bouddah qui riait de se voir si gras (surtout après que je lui aie chatouillé le ventre)"
"au milieu de scènes de légendes"

"Nous avions passé une journée à nous extasier et surtout à rire"

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jeudi 25 novembre 2010

PARTIE A BORNEO: Part II,4 – LE VOYAGE – Suez

Suez : l’envoutement

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De retour à Fos j’avais revu mes amis et quelques collègues de bureau. Alain, mon frère et son épouse Jeanine étaient aussi venu nous rendre visite à bord ; avant le départ pour l’orient nous nous étions donné rendez vous environ deux mois et demi plus tard pour un bon repas.

A l’embouchure du canal de Suez, près de Port Saïd, Swee Ann m’avait prévenue de n’ouvrir à personne ; pas question néanmoins de rester dans la cabine, j’étais donc sortie en prenant soin de fermer la porte à clé. Le fait est que dès l’accostage le navire avait été littéralement envahi de la passerelle aux coursives des cabines par des colporteurs. Ils vendaient de tout pour des dollars américains: souvenirs d’Egypte souvent « made in China » et de toute façon en camelote ; faux parfums, babouches, baume du tigre récupéré d’un container vidé par les pirates du canal... C’était l’arnaque totale, je le savais mais je ne pouvais m’empêcher d’admirer l’allure de ces hommes portant djellabas de coton clair rayé et coiffés d’une chéchia rouge. Je m’étais amusée à marchander quelques souvenirs et je m’étais faite avoir avec le plus grand plaisir.                         

Mon premier passage du canal de Suez est resté mon meilleur souvenir de voyage ; je n’ai pas vu les pyramides d’Egypte,  mais j’ai vu des hameaux couleur sable sur fond de désert, hélas trop monochromes pour mes photos, et je m’étais sentie privilégiée de pouvoir regarder les habitants mener leurs bêtes et vaquer à leurs occupations quotidiennes. Enfin ils y avait eu les dunes géantes de la Mer Rouge (...)

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"Mon premier passage du canal de Suez est resté mon meilleur souvenir de voyage "

"j’ai vu des hameaux couleur sable sur fond de désert"


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mercredi 17 novembre 2010

PARTIE A BORNEO: PART II,3 – LE VOYAGE – Hambourg

Hambourg : les pêcheurs de Saint Pauli

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Nous étions arrivés à Hambourg après avoir remonté l’Elbe pendant sept heures à travers les brumes germaniques jusqu'au grand port de commerce. Il faisait si froid que le fleuve transportait déjà des blocs de glace ! Environ à mi-chemin en amont du fleuve les officiers présents sur la passerelle s’étaient mis au garde-à-vous au son du Nagara Ku, l’hymne national de la Malaisie. (...)

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mardi 9 novembre 2010

PARTIE A BORNEO : PART 2,2 LE VOYAGE – La Suède

Göteborg : la Suède sous la neige   


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De Fos sur Mer à Göteborg en Suède en revenant par Hambourg et Rotterdam, du canal de Suez à Singapour puis jusqu’au Japon en passant par Hong Kong et Seoul, partout je me réjouissais d’observer mes compagnons, les marins malaisiens et parfois une épouse qui comme moi accompagnait son mari officier. (...)

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mercredi 3 novembre 2010

PARTIE A BORNEO: Part 2-1 LE VOYAGE - Le Mariage

Marseille-Fos sur Mer : Le Mariage 

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Ce jour là qui était un vendredi notre grand vent légendaire, le Mistral, avait dévalé toute la vallée du Rhône pour venir balayer notre canebière jusqu’au vieux port où se trouve la salle des mariages de l’Hôtel de Ville de Marseille et transformer une journée qui aurait du être mondaine et charmante en « opération mariage ».
Il avait d’abord eu le retard du navire pour cause de tempête dans le Golfe du Lion et par conséquent du marié qui était à son bord. A dix heures du matin, heure indiquée sur le faire-part, j’étais arrivée en jeans et tennis devant la mairie pour renvoyer famille et amis jusqu’au soir dix sept heures. Puis, dans l’après-midi, il y avait eu l’embouteillage monstre qui avait retenu l’officier d’état civil dans le tunnel qui passe sous le Vieux Port. Enfin nous étions retrouvés mariés contre vents et marées pour le meilleur et pour le pire. Nos invités Malaisiens qui avaient affronté plusieurs typhons au cours de leurs carrières de marins firent immédiatement preuve d’esprit de corps avec nos amis marseillais et tout le monde s’était retrouvé littéralement accroché à nous, les novi (les mariés en provençal) pour la photo de groupe sur les grandes marches de la mairie. Le photographe avait désigné deux « volontaires » pour le maintenir en place durant la séance, ce qui explique l’absence d’Alain  et de Michel. Sur cette photo historique où nous faisons tous semblant de ne pas avoir froid à la mi-novembre, je porte une veste en fourrure de lapin restée négligemment ouverte sur une robe en voile indien brodé tandis que Swee Ann exsude de dignité dans un uniforme noir fermé par deux rangées de boutons dorés et décoré de trois galons sur le bas des manches. (...)

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"Sur cette photo historique où nous faisons tous semblant de ne pas avoir froid à la mi-novembre, je porte une veste en fourrure de lapin restée négligemment ouverte sur une robe en voile indien brodé tandis que Swee Ann exsude de dignité dans un uniforme noir fermé par deux rangées de boutons dorés et décoré de trois galons sur le bas des manches."

"sans oublier ma guitare"
"et bien sur Picsous, mon teckel bâtard adopté un an plus tôt à la S.P.A."
Le "MV Bunga Permai portant pavillon Malaisien"
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mercredi 27 octobre 2010

PARTIE A BORNEO: Part I - LE REPERAGE




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Bornéo, le 6 Juin 1982, j’atterrissais à Kuching, Sarawak.
« Feeling butterflies», se sentir papillons, c’est l’expression que les anglais utilisent pour décrire l’état d’effervescence que ressentent les amoureux. C’est vrai que j’avais des papillons dans la tête surtout quand  je venais de survoler en avion la moitié de la planète pour venir rejoindre Swee Ann et mieux faire sa connaissance. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connait point » ; quelle aventure ! (...)

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"La Nuit des Cicaks"
"Chaque tombe avait été construite en forme de fer à cheval et garnie de carreaux de faïence décorés de scènes peintes de la mythologie taoïste."


"C’était un site merveilleux, à la fois paisible et réjouissant. Il y avait un lac ..."
au marché de Gambier Road
le pont suspendu qui avait été construit sous le Rajah Blanc Charles Brooke en 1922

  "Jalan Tan Sri Datuk Sim Kheng Hong. J’avais désespéré de jamais pouvoir me souvenir de l’adresse"

 La traversée du fleuve s’était toujours faite par sampans ou à pieds par le pont suspendu qui avait été construit sous le Rajah Blanc Charles Brooke en 1922

















Sur le pont de Satok qui est desormais ferme.

Agong, le roi de Malaisie en 2008





Habitations de Malais vues du pont de Satok 1982

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PARTIE A BORNEO: 1- LA GENESE DE BORNEO



LA GENESE

Au commencement, il y avait Bornéo. Tout au tour et au delà de Bornéo  il y avait l’océan tandis que dans le ciel l’astre Lune luisait en solitaire. Les nuits se suivaient qui se ressemblaient. En ce temps là l’astre Lune était si proche de la terre que les nuits duraient beaucoup plus longtemps que les jours. C’est ainsi que l’astre vint à faire connaissance avec la seule créature vivante sur notre planète : une chouette.

Très vite, la chouette et l’astre étaient devenus très amis. Tous deux n’avaient désormais qu’un souhait, celui de passer le reste de leurs nuits ensemble; en fait ils s’entendaient si bien que l’astre demanda à la chouette de l’épouser. Elle accepta.

Le couple se retrouvait donc chaque nuit lorsque l’astre descendait du ciel à presque toucher Bornéo; un fils naquit qui ressemblait fort à sa mère ; il avait un teint de lune. L’enfant était tout simplement magnifique, la plus grande fierté de ses parents.

Au fil du temps et alors que l’enfant grandissait, l’astre Lune s’aventurait de plus en plus haut dans le ciel pour y trouver sa place. Les journées devinrent de plus en plus longues et les nuits en famille de plus en plus courtes. L’astre Lune qui souffrait pourtant de son éloignement ne pouvait rien faire qu’obéir  aux lois mystérieuses de la création de l’univers; c’était sa destinée. Il décida donc d’emmener femme et enfant avec lui dans le cosmos et fit part de son intention à la chouette qui demanda à réfléchir. Il lui faudrait tout de même de quitter sa terre natale de Bornéo pour un coin inconnu de l’univers et  changer totalement de vie !

Nuit après nuit l’astre repartait sans réponse. Certes la chouette aimait son compagnon et souhaitait vivre avec le père de son enfant mais son cœur était tiraillé sans merci entre son amour et la peur de l’inconnu. La tension monta finalement entre les époux jusqu'à ce qu’à bout de patience l’astre en vint à poser un ultimatum à la chouette qui dans notre parler moderne correspondrait à ceci: « Tu me suis ou on divorce ! ». Elle choisit le divorce et tous deux entamèrent de se disputer la garde de l’enfant ; la première famille dysfonctionnelle était née.

Les nuits devinrent invivables. Qu’était-il advenu de l’amour qui avait uni ces deux là ? Les conversations étaient devenues disputes aggravées. Tous deux souhaitaient garder l’enfant ; ils finirent par prendre en commun la décision qui leur paraissait la plus équitable : ils  partagèrent l’enfant ; littéralement.
C’est ainsi que l’astre Lune pris procession de sa moitié qu’il brisa en autant d’éclats qui devinrent les étoiles de notre galaxie et que la chouette émietta les morceaux de sa part d’enfant aux quatre coins de Bornéo ou ils prirent racines, grandirent et devinrent les arbres de la forêt tropicale.


                                                                                                  Légende Dayak

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LOIN DE BORNEO: PRENDRE LE BUS EN AUSTRALIE




Perth, Australie, à peine plus de cinq heures de vol et je me retrouve à la lisière du désert. L'exotisme n’est en fait qu’une façon de voir ce qui nous entoure ; c’est  le dépaysement, la différence et tout juste hier c'est bien ce que Perth a réussi à m'offrir.
Me voici donc à l'arrêt d'un bus sans doute unique au continent Australien : le chat (cat bus). Le chat qui peut être rouge, noir ou bleu selon sa destination, est un bus absolument gratuit, ponctuel à la seconde près et merveilleusement propre et agréable.                                                                                   J’attends le chat bleu. Devant moi dans une chaise roulante, un gars énorme, la jambe droite allongée pour reposer un pied super enflé. On a beau vouloir se souvenir qu'il faut aider son prochain, le look de mon bonhomme prête décidemment aux  préjugés: cheveux longs et plus gras que le fond de ma poêle à frire, le cou encollé de pansement en débâcle, le bras droit retenu dans un brassard. Qui sait, c'est peut être un ange qui a trinqué?
Toute laisse à penser que l’ange attend aussi le bus tout seul, lourdement affalé sur son fauteuil, ne révélant aucun signe d’anxiété ou le moindre petit doute sur son visage sur la façon dont il va pouvoir embarquer. Le pauvre homme a du prendre un grand coup sur le crane.
Le Blue Cat apparait au bout de la rue ; il se glisse d’un air félin à travers l'imbroglio de 17 heures et STOP!  Le voici devant nous, à l’arrêt.
Tandis que s’ouvrent les portes automatiques, le bus tout entier s'abaisse au niveau du trottoir et une plaque métallique sort de dessous la première marche de la porte avant pour former une rampe d'accès pour le fauteuil roulant. L’ange n’a plus qu’à saisir la poignée d’accès pour se retrouver à bord sans avoir besoin d’aide. Voila !
Dépaysement complet pour petite française tout juste sortie de Bornéo.

vendredi 8 octobre 2010

LES ECORCES DE BORNEO

Tree of Life by Lucy Ang Abey


Une rivière qui cascade à travers la jungle tropicale, une basse-cour bruyante des animaux de ferme, des chiens et puis une grande maison en forme de boomerang ; je suis chez moi, dans ma ferme à Bornéo. Il y a plus de vingt ans que j’ai suivi Ian, mon mari, jusqu’au Sarawak, en Malaisie de l’Est. C’est la que je perpétue désormais la technique du boutis provençal sur des motifs ethniques et c’est aussi à partir de là que je rayonne sur les marchés d’Asie et d’Australie, certaine d’y découvrir à chaque fois des merveilles de tissus, et dont je ne reviens jamais déçue.

Les artistes du takalong


Catherine Senia Anak Jugi


Rêves d’Asie, rêves des soieries et de batik aux couleurs des tropiques… et pourtant le vêtement d’origine du groupe ethnique le plus important de l’ile de Bornéo, les Ibans, est fait a partir de la fibre la plus sobre que l’on puisse imaginer : l’écorce d’arbre !


La famille de Catherine Senai Anak Jugi perpétue la tradition ancestrale qui veut que les hommes coupent les takalongs (arbres et plantes de la famille des moracées poussant dans les régions tropicales) avant de défricher le terrain, à flanc de colline, ou sera planter le riz de l’année à venir. L’écorce du takalong servait autrefois, au même titre que les planches, à fabriquer les cloisons des longhouses, ces villages qui s’étirent en longueur sous un toit unique. Un jour enfin, l’idée est venue aux Ibans de la battre au marteau en bois afin de l’affiner et de la ramollir jusqu'à pouvoir confectionner des plaids, des sarongs et des pagnes pour les hommes. Les Jugi traitent l’écorce selon des critères bien précis dictés par Catherine. Elle se sert des panneaux assouplis pour ses créations qui sont essentiellement des boites et des sacs qu’elle réalise au Centre Artisanal de Kuching. L’usage des marteaux, plutôt que des rouleaux, permet d’effacer les irrégularités d’épaisseur d’un panneau entier qui pourra quasiment doubler de largeur en fin de traitement. Il s’agit là d’un travail délicat, car il faut à tout prix éviter les trous qui sont irréparables.


Une fois l’arbre déshabillé, la famille Jugi n’a que deux jours tout au plus, pour battre l’écorce avant qu’elle ne durcisse définitivement. Catherine aime l’écorce affinée jusqu'à obtenir la souplesse d’une étoffe qu’elle pourra travailler à son gré.

Lucy Ang Abey



Il fallait de l’audace pour transformer des morceaux d’écorce en véritables œuvres d’art. Pari tenu par Lucy Ang Abey qui réalise des tableaux brodés à faire rêver.


Lucy est née à Manille de parents chinois partis chercher la paix qui n’existait plus dans leur pays. La maman de Lucy, qui portait de toutes petites pantoufles brodées par-dessus des bandelettes blanches qui lui emmaillotaient les pieds, a personnellement enseigne à sa fille les travaux d’aiguilles selon la tradition chinoise. A huit ans, Lucy avait déjà tout appris de la broderie : l’école, qui en faisait alors un sujet majeur pour les filles, n’avait plus rien à lui apprendre dans ce domaine. En 1973, Lucy épouse Kenneth qui la ramène chez lui, à Kuching, la capitale du Sarawak où elle sera vite adoptée par le groupe ethnique de son mari et c’est parmi les Bidayuhs qu’elle découvrira l’usage de l’écorce de takalong dont les femmes se servent pour faire des vestes d’apparat pour leurs ex-guerriers de maris. Un panneau devant servir à la réalisation d’une veste, qui se fait en un seul morceau, doit mesurer 1,80m de longueur.




En 1999, l’Atelier Sarawak, une association ayant pour mission de promouvoir l’artisanat de pays, propose a Lucy de créer un ouvrage brode sur un support naturel. Il sera expose a l’UNESCO Prize Award à Hyderabad en Inde, Une passion été née : la broderie sur écorce de takalong. Pour réaliser ses œuvres, Lucy utilise des figures géométriques qu’elle embellit selon son inspiration en suivant le dessin place au verso de l’ouvrage. La broderie sur écorce réserve souvent des surprises désagréables : les fils et les couleurs envisagés ne tiennent pas toujours leurs promesses et tout est à refaire ! Encouragée par Lucy, je me suis donc lancée dans un redwork sur écorce de takalong, mais contrairement à mon amie, j’ai appose le motif dessine sur une feuille de papier soie sur le recto de mon ouvrage. Le motif d’inspiration chinoise convenait parfaitement à ce casse-tête ! Mais tandis que Lucy blanchit le takalong a la javel puis le colore parfois à partir de teintures végétales, je préfère, quant a moi conserver le charme naturel et rustique de l’écorce.


L’expérience du redwork avait allume une étincelle dans ma tète qui ne m’a plus quittée. Désormais persuadée de la versatilité du takalong, j’ai voulu l’utiliser de façon pratique chez moi. L’occasion s’est présentée alors que je recherchais des idées de coussins originaux pour ma terrasse ; je me suis souvenue d’un cours de patchwork de mon amie Claude Mougey ; du takalong et un sarong, et je n’ai plus su m’arrêter ! La housse de coussin a grandi et mon premier mural en patchwork takalong-batik était né.



Lisez mon histoire "PARTIE A BORNEO" en version ebook.







samedi 24 juillet 2010

LOIN de BORNEO: AUSTRALIE - LES ANIMAUX

Quelques photos de mes amis les animaux d'Australie.

Ma voisine Mimine




Toutou en mission
Mouette pacifique





La vie sur la Swan River







Habitant de la Swan River

 

HUMOUR FRANCAIS EN AUSTRALIE?

J’ai repéré cette boutique pour enfants a Claremont, en banlieue de Perth. Est-ce de l’humour ?

mardi 23 février 2010

MARIAGE DAYAK A LA LONGHOUSE


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J’adore fêter la Noël à Kuching; je passe quasiment tout le mois de décembre à décorer la maison, de la cuisine aux chambres et la terrasse, surtout la terrasse. Il y a des années de cela, j’ai abandonné la tradition d’isolement à la française que je pratiquais religieusement lorsque mes deux fils étaient encore très jeunes, trop jeunes en tout cas pour exprimer une opinion sur la meilleure façon de fêter Noël. Dans mon esprit de jeune maman française, j’étais absolument convaincue qu’il était de mon devoir maternel de passer cette journée à me consacrer entièrement à mes enfants. Il ne m’a pas fallu plus de deux saisons après la naissance du cadet pour convenir enfin que les moments préférés de mes garçons étaient ceux où des visiteurs impromptus débarquaient chez nous (surprise !) pour nous présenter leurs meilleurs vœux et partager notre repas.

La tradition Malaisienne est d’ouvrir ses portes (open house) les jours de grandes fêtes, que ce soit pour la Noël, le nouvel an chinois, Hari Raya (la fin du ramadan) ou Gawai, la fête des récoltes dayak. Pour notre troisième Noël à Kuching, donc, nous avons ouvert nos portes. Depuis lors, à l’exception d’un retour en France pour le Millénium et deux escapades à Singapour et en Australie, nous n’avons jamais raté le rendez-vous open house de Noël pour recevoir chez nous. Le 25 décembre 2009, nous avons pourtant fait exception à l’occasion du mariage de la fille ainée de ma fidèle Judy.
Judy Anak Linda m’aide à faire face aux challenges de gérer notre propriété de Ko Ko Wangi depuis le jour où nous y avons emménagé il y déjà huit ans de ça. Je ne m’aventurerais jamais à organiser une “open house” qui attire désormais près de deux cent personnes sans l’aide de Judy. La meilleure chose à faire était donc de reporter nos efforts sur le mariage de Cecilia.

Cecilia et Basco

Le faire-part de mariage de Cecilia et de Basco était pour le 26 décembre à la longhouse d’Annah Rais, dans le fief Bidayuh de Padawan qui se trouve à un peu plus d’une heure de route de Kuching et moins encore de Ko Ko Wangi.                                                                                                                        Les Bidayuhs, que l’on surnomme aussi land dayaks, sont un peuple à l’esprit à la fois compliqué et particulièrement développé. Pensez y, ils forment un groupe ethnique homogène dont le territoire ne dépasse pas le département de la first division du Sarawak ; ils ont réussi néanmoins à créer pas moins de quatre dialectes!                                                                                                                                 Judy est originaire du village de Temong Mura sur le fleuve Sadong où l’on parle le bukar Sadong (la langue de Sadong) . Lorsqu’elle a épousé Wilson qui lui était d’Anah Rais, elle a du apprendre le dialecte biatah. Wilson quant à lui parvient à communiquer, plus ou moins bien, avec les gens de Bau qui s’expriment en Bau djagoi, mais c’est une autre paire de manches lorsqu’il doit converser avec sa belle famille, d’autant plus que ses connaissances de la langue nationale sont des plus pauvres. Par bonheur, la nouvelle génération Bidayuh apprend le Bahasa Malaysia à l’école, ce qui facilite désormais les conversations et les mariages entre les quatre groupes, même pour les peu doués en langues.

Les préparatifs pour le grand jour de Cécilia avaient commencés des mois au par-avant. Il y avait eu des réunions organisées à la longhouse d’Anah Rais; la première avait eu pour but de fixer la date du mariage (pour qu’elle ne coïncide pas avec celle d’un autre couple), puis d’autres ronding (réunions) suivirent afin de prévoir le nombre d’invités, comment les héberger pour une ou deux nuits, comment organiser la cérémonie, le banquet et tous les détails de la noce. Comme il est absolument capital de ne vexer personne, Judy et Wilson avaient fait imprimer des faire-part pour les deux familles, leurs proches et leurs amis et quasiment les populations toutes entières de trois villages (celui du marié, celui de Judy et bien sur celui d’Anah Rais). Nombre total d’invités attendus : un millier.

Le plus gros souci de Judy était de pouvoir servir nourrir tout ce monde. Elle avait donc investi dans l’achat de quelques centaines d’assiettes en plastic. Une cousine qui avait récemment marié sa fille avait contribué en en prêtant 500 de plus qui étaient venues s’ajouter à une grande quantité offerte par quelques unes de mes amies qui adorent Judy.                                                                             Un nombre limité de fourchettes et de cuillères seraient mis de coté pour les invités « spéciaux » comme nous et nos amis Helen et Lau tandis que les autres convives se serviraient de leurs mains, comme ils le font depuis toujours chez eux. Judy s’était prise bien à l’avance pour réunir un nombre impressionnant de gobelets en plastique et en papier.                                                                     Pour compléter la batterie de cuisine elle s’était appropriée mes plus grosses marmites (qui servent pour l’open house de Noël), mon énorme plateau en email peint de Chine, mes plus grands plats de service, mon mixer et autres objets utiles qui ne me viennent pas à l’esprit. Pour finir, notre contribution aux noces de Cécilia a été beaucoup plus modeste que celle que nous avions faite il y a quelques années de cela, presque sans nous en apercevoir, pour le mariage de Norayati, la nounou de nos fils qui avait quasiment vidé notre cuisine, s’était approprié nos chaises, le grand tapis du salon, mes produits de maquillage (surtout la marque Bourgeois parce que c’est français) et mes eaux de toilette (pour les exposer sur la coiffeuse de la chambre toute neuve des nouveaux mariés, ouverte aux invités) et même le cendrier en faïence de Moustier en Provence !
Je me souviens avoir passé prés d’une semaine avec mari et enfants dans une maison vide. Comme le frigo était tout ce qui nous restait dans la cuisine, nous en avions profité pour sortir diner tous les soirs en attendant le retour à notre vie normale. En fin de compte, nous avions bien profité de nos soirées et nous avions bien ri de nous être fait prendre au piège de l’adorable Norayati.


Au village d’Anah Rais, les ronding s’étaient succédés pour rappeler aux personnes concernées ce qui avait été décidé lors des ronding précédents. Le jour était finalement venu de réunir les volontaires aux gotong royong (travaux communautaires réservés aux hommes) pour renforcer les bambous du tanjung (terrasse extérieure), construire une estrade qui servirait de scène et bien sur aider aux cuisines, cette fois ci avec l’aide des femmes pour l’épluchage et la coupe des légumes.                                                                                               
La participation des hommes à la préparation d’un banquet est un travail de muscle : l’abatage des cochons et des poulets, le dépeçage pour commencer avant de devoir remuer les quantités énormes de ragouts qui mijotent dans des woks géants dont on pourrait jurer qu’ils ont appartenu à un ogre, avant de transférer le tout dans les marmites européennes (mes marmites !) qui seront utilisées pour le service.

Le soir de la fête, un groupe de 12 hommes s’était aligné derrière une longue table buffet, chacun était responsable d’une marmite ou d’une série de grands plats. Louche en main ils se tenaient prêts à servir la foule d’invités qui défilaient à la queue leu-leu et présentaient leur assiette pour y empiler du riz blanc ou du riz cuit dans du bambou, ou du nasi bunkus (riz cuit enveloppé dans des feuilles), des meehoon goreng (nouilles frites), du porc sauce soja, des cotes de porc cuites aux légumes salés, de l’ayam curry (curry de poulet) et ayam masak merah (poulet en sauce tomate), des œufs durs sauce tomate, des poissons salés couverts de sauce pimentée. Il y avait aussi des légumes assortis mais sans carottes, parce que quelqu’un les avait complètement oubliées. Une fois retrouvées, les carottes avaient été recyclées dans la salade à la mode Dayak avec des morceaux d’ananas, de radis, d’oignons, de concombres et de gros piments rouges. Judy m’a confié que la vinaigrette était un concoction de vinaigre blanc, de sel et de sucre. Pour finir, tout en bout de table, une montagne de melons coupés en tranches assurait le dessert.


Le temps à Bornéo en période de Noël est absolument imprévisible. Le sort voulu que le ciel nous tomba sur la tête dès notre arrivée à Anah Rais. Chez moi en Provence, on dit que la pluie sur un mariage est signe de prospérité ; je ne suis pas sure qu’il s’agisse de finance ou de progéniture ? Je ferai de mon mieux pour tenir mes lecteurs informés dans le cas de Cécilia et Basco. Quant aux douches intermittentes qui durèrent toute la soirée, soyez rassuré, elles n’ont pas même entamé l’humeur festive.

Ce soir là Cécilia, qui a de long cheveux noirs, avait été coiffée très élégamment par une styliste de Siburan ; elle portait une robe longue en satin rose pale avec juste ce qu’il fallait de brillants pour laisser deviner si la mariée était innocente ou bien ensorcelante lorsqu’elle ouvrit le bal, au sec sous un large morceau de toiture.                                                                                                                  
La première partie de la fête avait été la cérémonie de l’union en mariage telle que les Bidayuh la pratiquent depuis mémoire d’ancêtre. Ce n’est pas une sanctification religieuse; les chefs des trois villages concernés viennent tour à tour réciter des recommandations et de bons conseils au couple. Tous les invités peuvent écouter (et prendre les conseils à leur compte) les messages retransmis par des enceintes haut-parleurs. La liste interminable permettra aux jeunes mariés qui l’appliqueront de réussir leur vie de couple et d’être bons parents ; ils se doivent d’écouter ces litanies pendant près de deux heures et d’assimiler ces conseils en avalant une boulette de riz pour chaque recommandation. Quelle belle façon d’absorber ses vœux de mariage !

La piece montee

Nasi = Riz

Une fois la cérémonie terminée, les invités avaient pris leur tour pour venir féliciter les jeunes époux et prendre des photos avec les mariés, debout autour du gâteau à trois étages, couleur bleu azur et rose garni de petits cœurs jaunes en pate d’amande. Avec Ian j’avais rejoint la queue pour aller embrasser Cécilia puis nous nous étions laissés guider par les aromes alléchants qui provenaient du buffet. J’avais choisi le riz cuit dans le bambou et m’étais fait servir deux sortes de poulet et une louchée de porc en sauce, puis je m’étais retrouvée hésitante devant les cotes de porc ; mais le guerrier tatoué qui servait ce soir là n’avait pas l’air d’humeur à accepter mon refus (ils sont susceptibles ces Bidayuhs !). « Ce n’est pas la même chose que l’autre plat de porc » m’avait-il assurée. Loin de moi l’idée de le contrarier, j’ai pris les cotes de porc et je ne l’ai pas regretté, tout était absolument délicieux.
A table? chez Judy

La queue du buffet
Tandis que l’équipe désignée à la plonge se démenait pour ne pas se laisser envahir pas les assiettes vidées de leur contenu, bon nombre d’invités s’étaient mis à danser. J’avais rejoint Helen devant la scène sur la terrasse en bambou trempée par le déluge intermittent et noyée par des rayons lasers de couleur qui filtraient à travers une épaisse fumée artificielle. Lorsque l’orchestre ne jouait pas, un DJ prenait le relais en annonçant en bahasa Malaysia les tops malaisiens du moment, Taylor Swift et évidement Michael Jackson, sans omettre de jouer, à intervalles réguliers, « Congratulations », le tube de Cliff Richard, inévitable pour ce genre d’occasion. Nous nous sommes donc retrouvées, Helen et moi, entourées d’une foule survoltée de jeunes en jeans et de grand-mères en baju kebaya (tunique à manches longues portée sur un sarong long).
Lorsque plus tard dans la soirée, la pluie est revenue encore plus forte, elle n’a pas réussi à chasser les danseurs. Nous sommes partis discrètement juste avant minuit mais la fête à continué bon train jusqu’à sept heures le lendemain matin, probablement lorsque le dernier danseur s’est affalé épuisé sur la natte la plus proche.

Cécilia and Basco, je vous adresse mes meilleurs souhaits ; l’an prochain nous fêterons votre premier anniversaire de mariage le jour de Noël, chez nous à Ko Ko Wangi où nous aurons open house !

La prière ci-dessous était imprimée sur les faire-part de Cecilia et Basco, elle est en bahasa malaysia.



“Ya Tuhanku, Seandainya Telah

Kau Catatkan Dia Milikku,

Terciptabuatku, Dekatkanlah Dia

Padaku, Satukan

Hatinya Dengan Hatiku,

Titipkanlah Kemesraan Di Antara

Kami Agar Kebahagiaan

Itu Abadi. Dan Tuhanku yan

Maha Pengasih,

Seiringkanlah Kami Dalam

Melayari Ketepian Yang

Sejahtera, Sepertimana Yang Kau

Kehendaki”

AMEN

Traduction:

Cher Dieu,

Que ta volonté sois faite et que je lui appartienne,

Qu’il (elle) ait été créé(e) pour moi,

Que tu nous rapproches l’un de l’autre,

Que tu unisses sa moitié à la mienne,

Que tu renforces la joie entre nous,

Pour que notre bonheur soit sincère

Et Seigneur tout puissant et aimant

Unis nos deux vies dans la paix,

Ainsi soit-il.

AMEN.

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