Taiwan : l’autre Chine
L’escale de Kaohsiung avait été prévue pour durer un jour et une nuit. Swee Ann avait eu permission de s’absenter à terre et nous avions commandé un taxi pour Taipei, la capitale de la République de Chine qui regroupe l’ile principale de Taiwan et plusieurs ilets; Taiwan est séparée de la grande Chine par le détroit de Formose.
La route qui menait à Taipei traversait un paysage de basses Alpes; hors mis les arbres de la forêt, il n’y avait pas grand-chose à voir. En contraste les grandes avenues de la capitale offraient une impression d’espace. Il y avait peu de véhicules mais le code avait l’air tout à fait différent de celui auquel j’étais habituée; même à l’intérieur du taxi, je n’étais pas du tout rassurée.
Nous ne connaissions rien du pays et la ville manquait d’intérêt; sans prospectus touristique nous avions eu un mal fou à poser des questions à notre chauffeur qui parlait soit le mandarin ou un hokkien (le vrai) qui avait peu en commun avec celui de Swee Ann (le hokkien après deux cent ans d’évolution au Sarawak).
Nous nous étions enfin retrouvés au musée de Tchiang Kaï Chek l’ancien président de la Chine qui en 1949 avait été forcé par les communistes à s’exiler avec son gouvernement nationaliste. Tchiang Kaï Chek alias Jiang Jieshi était mort en 1975 mais il est resté le héro indiscutable de dix huit million de Taïwanais et l’inspiration pour leur réussite nationale, leur « miracle économique ».
Dans un pays où les encyclopédies en langues anglaise imprimées localement comptent plusieurs pages totalement blanches dans la rubrique « Chine » après 1949, nous avions été surpris de voir la Chine communiste reconnue d’une certaine façon au « temple » du héro nationaliste. Le musée avait une mission de propagande pro-nationaliste et anti-communiste. Les photos étaient là pour le prouver : Taiwan progresse avec la science (photo d’appareils hospitaliers « High Tech » tandis qu’en Chine communiste les bouchers sont sans doute mieux équipés que les chirurgiens (photo d’une salle d’opération immonde). Nous avions compris.(...)
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